Jacques Gerber
Président du Gouvernement,
ministre de l'Économie et de la Santé
Quel regard portez-vous en matière d’activité économique dans le canton pour l’année 2022?
Cette année a été marquée par la fin des mesures de restrictions sanitaires et une reprise économique extrêmement soutenue. Les chiffres du taux de chômage enregistrés fin 2022 confirment cette tendance puisque dans notre canton ce taux est passé de 4.5% à fin 2021 à 3.7% à fin 2022.
Nos services ont répondu à de nombreuses sollicitations liées à de nouveaux projets économiques, ce qui témoigne également de la forte reprise des activités, ainsi que d'un regain de confiance affiché par les entreprises.
Les faits marquants à vos yeux en termes de développement économique pour l’année sous revue?
J’en retiens trois principaux. Tout d’abord, j’observe un nombre de projets toujours plus importants menés conjointement par plusieurs entreprises, voire avec des instituts de recherche. De nouveaux instruments incitatifs ont été mis en place dans ce but ces dernières années, et ils semblent porter leurs fruits. Ensuite, je constate avec satisfaction que l’antenne jurassienne du Parc suisse d'innovation Basel Area, située à Courroux, a su créer un belle communauté d’intérêts sur notre territoire et les échanges qui s’y font concernent de plus en plus d’entreprises. Le taux de remplissage actuel du bâtiment, soit 75%, illustre cette belle dynamique. Enfin, je dirais que le rôle de point d’entrée principal, dévolu à la Promotion économique cantonale, fonctionne, ce qui a contribué à clarifier les rôles des différents acteurs de l’innovation dans le canton et à une utilisation parcimonieuse des ressources de l’Etat.
Les défis à relever pour ces prochaines années?
Il s’agit de poursuivre les chantiers en cours comme le rapprochement des centres de recherche et des entreprises, de sensibiliser ces dernières encore davantage à l’importance de l’innovation et enfin de préserver et renforcer nos conditions-cadres. Je pense ici à nos relations avec l’Union européenne, à la sécurité du droit, y compris fiscal, ou à la lutte contre les distorsions de concurrence que génèrent la sous-enchère salariale ou le travail au noir, pour ne citer que quelques exemples.
Je tiens également à ce que la petite taille de notre canton soit perçue comme un avantage décisif : la proximité des autorités politiques, de l’administration cantonale et des entreprises ainsi que notre capacité à réagir rapidement pour trouver des solutions sont des facteurs de succès et de confiance. Finalement, nous observons depuis la crise sanitaire l’amorce d’une réindustrialisation de l’Europe : j’y vois une chance supplémentaire pour développer les activités économiques dans notre région. Mais je concède qu’en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre nous avons encore de gros efforts à faire.
Ces défis et les moyens de les relever seront présentés dans le prochain Programme de développement économique qui sera soumis au Parlement cette année encore.